Ukraine, Crimée, etc, ... : la diplomatie chinoise serait-elle vraiment dans l’impasse?

La question que je me pose est la même chaque fois : nos journalistes et chroniqueurs font-ils preuve de servilité à la Pensée Unique dans le but de garder leur casse-croûte - ce qui peut se comprendre-, où sont-ils sélectionnés et formatés au point d'être dupes eux-mêmes de l'"objectivité" des couleuvres qu'ils prétendent nous faire avaler?
Si l'opinion occidentale, au moins européenne, reste hors vibrantes déclarations et autres touchantes protestations de démocratie, plus que sceptique quand à la capacité de persuasion tant des Etats-Unis que de l'Union €uropéenne vis-à-vis de l'empire dirigé par Vlad Poutine, nos médias continuent à relayer en boucle les mêmes messages.
Non, la sécession de la Crimée - votée dans des conditions certes plus que douteuses, mais pas moins que la composition d'un gouvernement ukrainien sans appel aux urnes - n'a rien à voir avec celle du Kosovo.

L'abstention de la Chine à condamner la sécession de la Crimée traduirait son incapacité à mener une diplomatie indépendante et son alignement aveugle sur Moscou.
lalibre.be/debats/diplomatie/la-diplomatie-chinoise-dans-l-impasse-532728a035707711f4a76d3e

La réalité me semble plus nuancée : après les invasions de l''Afghanistan et de l'Irak, la démocratie version Facebook et la campagne publicitaire pour la sortie du prochain best-seller d'un prétendu philosophe "branché" ont permis aux compagnies occidentales de faire main basse sur les marchés énergétiques associés. Et peu importe que les prétendus "printemps arabes" se soient ensuite mués en autant d'hivers islamistes largement financés par le Qatar et l'Arabie Saoudite : ce sont nos partenaires commerciaux, ce qui a suffi, hors toute protestation démocratique cette fois, à garantir les courbettes successives de Sarkozy, Hollande ou Didier Reynders pour ne citer qu'eux.
Moscou défendant son pré carré énergétique, le même enthousiasme démocratique s'est en Syrie transformé en l'horreur d'un conflit inter-religieux et d'un massacre à grande échelle qui ne semble pas tourner à l'avantage des appétits €uropéens et Qataris. Et le domino syrien n'étant pas tombé, l'Iran n'est pas prêt d'abandonner sa politique de développement nucléaire, sanctions ou pas.

La Chine - deuxième puissance économique mondiale - est très fortement dépendante au niveau énergétique : elle achètera donc ses combustibles à qui lui fournit. Et de la même manière qu'elle ne s'est jamais positionnée en matière de sanctions vis-à-vis de l'Iran, elle ne va pas se fâcher avec son principal fournisseur.

Elle observe donc patiemment la lente érosion de la puissance occidentale que toute cette agitation médiatique tente de nous masquer et dont - en toute objectivité "démocratique - nos chroniqueurs se gardent bien de nous informer!

Et pour l'écho russe : elcorreo.eu.org/Pekin-et-Washington-s-affrontent-en-Ukraine?lang=fr

Alexeï Pouchkov, président de la Commission des Affaires Étrangères de la Douma
prorussia.tv/Alexei-Pouchkov-president-de-la-Commission-des-Affaires-Etrangeres-de-la-Douma_v815.html (il faut rajouter les www parce que je n'ai pas encore 7 jours de présence sur le forum, je ne peux pas mettre de liens externes)

Vidéo en français (impeccable) qui explique comment l'attitude des européens est perçue.
Constat personnel : la qualité du discours est autrement plus respectable que ce que l'on entend chez nous

Poutine semble être un grand nostalgique de la Russie tsariste.
Gageons que dans sa tête, le nouveau Tsar... c'est lui !